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UTILISATION DE LA MUNITION CHEVROTINE

LETTRE A MONSIEUR LE PREFET ET LA RESPONSABLE CHASSE DDTM

 

 

MAIRIE DE PONS Esplanade du Chateau
17800 Pons
06 43 73 79 48
adcgg17@orange.fr Monsieur le Préfet Nicolas BASSELIER
Mme Nathalie OLLIVIER DDTM
38 Rue Réaumur
17017 La Rochelle cedex 01

Pons, le 7 Juillet 2023

Objet : Sécurité et Utilisation Projet retour du Tir à la Chevrotine en 2023.

Monsieur le Préfet Nicolas BASSELIER, Madame Nathalie OLLIVIER

Le projet récent de la fédération des chasseurs de la Charente maritime émis lors de son assemblée générale en avril 2023 interpelle notre association locale ADCGG17. Nous souhaiterions attirer votre attention, en vous exposant nos arguments, sur les conséquences induites de l’autorisation de chasser le sanglier à la chevrotine dans notre département. De par ses enjeux, la mise en place de ce procédé de chasse appelle à une réflexion approfondie que nous voulions vous exposer au travers de ce courrier.
Il nous semble opportun de vous présenter les principaux aspects de notre argumentation :
• Le cadre juridique
• Le point technique balistique et les aspects pratiques qui en découlent.

CADRE JURIDIQUE
Les décrets du 2 mars 1972 et du 30 avril 1974, ont interdit l’utilisation de la chevrotine en France continentale. Notons qu’une dérogation ministérielle reste possible pour des circonstances exceptionnelles sur des territoires bien localisés de maquis ou de garrigue.
Nous constatons que la munition chevrotine est interdite chez nos voisins européens, y compris l’Italie qui possèdent pourtant des territoires de maquis.
Depuis ces décrets, le tir du sanglier se fait obligatoirement avec l’emploi de munitions létales développant une énergie cinétique forte de type à balles, à simple effet tirées avec des fusils ou à double effet avec des carabines.
Depuis 60 ans les populations d’ongulés se sont fortement développées, les méthodes de chasse se sont progressivement adaptées, mais on a atteint les limites acceptables de l’accroissement des populations de Sangliers, cette situation appelle à la recherche de solutions complémentaires innovantes, sécurisées et pérennes. (Piégeage… Tirs d’affut etc…)

ASPECT BALISTIQUE
L’ONCFS (OFB ce jour) a publié en septembre 1982 un rapport précis décrivant les éléments techniques fondamentaux de la munition chevrotine et les conséquences liées à son utilisation. Il n’a jamais été scientifiquement contesté à ce jour. Listons en les principaux points :
Energie cinétique trop faible provoquant une Insuffisance de groupement des projectiles et une chute brutale de la vitesse des projectiles, ce qui entraine leur forte dispersion ne permettant pas de garantir un tir létal efficace au-delà de 20 mètres et valable seulement sur des animaux subadultes.
Probabilité très importante de ricochets du fait du nombre de projectiles plombs sphériques constituant la munition, de leur faible vitesse et leur trajectoire incontrôlable.

Pour conforter ces constations qui semblent avoir été oubliées, l’ANCGG a élaboré un protocole de nouveaux tests. Documents divers en pièces jointes.
CONSEQUENCES DE L’UTILISATION DE LA CHEVROTINE
SUR L’ORGANISATION DE LA CHASSE : du fait de sa limite d’efficacité mesurée à 15-20 mètres, sensibilisation particulière à la sécurité : l’espacement entre les chasseurs postés en battue devront être réduits. Les contraintes de sécurité sont modifiées donc la dangerosité augmente. Par ailleurs, afin de maintenir l’efficacité des prélèvements de sangliers, les ACCA devront s’adapter lors de l’organisation des battues et trouver de nouveaux chasseurs. Ce qui s’avèrera difficile au vu de la diminution du nombre de pratiquants, il suffit de s’informer auprès des lieutenants de louveterie concernant les aspects de l’organisation des battues administratives…

SUR LES RISQUES HUMAINS : le resserrement des chasseurs postés entraine un risque accru de blessures par ricochet ‘dès l’angle de Zéro degrés) de chevrotine sur eux-mêmes et sur les éventuels promeneurs.
 LES RISQUES AUX ANIMAUX : les chiens de meute sont plus sujets aux blessures (ricochets ou dispersion de chevrotine).

U.N.U.C.R : rappel de sécurité, les chiens destinés à la recherche au sang et la poursuite du gibier blessé pour l’achever sont confrontés à des animaux bien plus agressifs. La recherche au sang est moins efficace car les blessures du gibier entrainent nettement moins la mort certaine de l’animal. Ce constat vient à l’encontre des valeurs de notre société concernant la maltraitance animale.

CONCLUSIONS
La décision d’une réintroduction de la chevrotine lors de la chasse au Sanglier en Charente Maritime réveille d’anciennes divisions au sein des chasseurs. Ces polémiques ou débats reportés dans la presse amplifieront l’image réductrice d’une chasse insécurisante. Cette autorisation anéantira ainsi tous les efforts entrepris ces dernières années par la FDC et les chasseurs en faveur d’une chasse plus sure, respectueuse des hommes, de l’animal et de la nature.
Notre association ADCGG17 estime qu’un retour à des méthodes ancestrales après en avoir oublié les inconvénients n’est qu’un mirage. Nous sommes à votre disposition pour nous investir encore plus à vos côtés dans la résolution des difficultés rencontrées.
Mr Le Préfet Nicolas BASSELIER, Mme Nathalie OLLIVIER DDTM Nous vous remercions de votre attention et vous prions d’agréer l’expression de nos respectueuses salutations.
Le Président Alain CORNUAUD PO Le secrétaire Dominique CORMERAIS Responsable Formation Brevet Grand gibier Référent Tir ADCGG17