Publié le 26 septembre 2024
par Association départementale des chasseurs de grand gibier de la Nièvre
La dangerosité méconnue de la Tique :
La maladie de Lyme est la maladie bactérienne transmise lors d’une morsure de tiques. Si elle n’est pas soignée, cette infection peut devenir chronique et diffuser de la peau à tout l’organisme. Elle donnera alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur…). Il est facile de prévenir les complications car la maladie de Lyme se traite sans difficulté lorsqu’elle est détectée tôt.
La bactérie de la maladie de Lyme est un spirochète qui est porté par de très nombreuses espèces d’animaux sauvages, comme les sangliers, les cervidés, les petits rongeurs, mais aussi le bétail. Différentes espèces de borréliose et de tiques sont concernées selon les pays. La maladie de Lyme est quasi exclusivement transmise à l’homme par la morsure d’une tique infectée. Cela se produit généralement du printemps à l’automne, lors de promenade en forêt ou dans les herbacées.
On ne peut donc pas avoir la maladie par contact direct avec un animal infecté, ni par contact avec une personne malade. Même si les animaux domestiques, en particulier les chiens, peuvent la contracter et peuvent introduire des tiques infectées dans les maisons, rien ne prouve qu’ils puissent transmettre l’infection directement aux humains.
La maladie de Lyme se manifeste dans les trois à trente jours après la morsure de la tique par une plaque rouge, inflammatoire, apparaissant sur la peau autour du point de piqûre, qui siège le plus souvent aux membres inférieurs. La plaque va s’étendre parallèlement à la guérison du centre ce qui va donner une espèce d’anneau en extension, appelé « érythème chronique migrant ». Cette plaque peut s’accompagner de fièvre, puis disparaître spontanément en quelques semaines.
En l’absence de traitement, la maladie peut causer, quelques semaines, mois ou années plus tard, des douleurs articulaires ou des arthrites et d’autres lésions cutanées, cardiaques ou neurologiques.
Ces atteintes infectieuses de différents organes et systèmes peuvent se manifester seules ou de manière associée, ce qui complique le diagnostic. D’autant, qu’à ce stade, le diagnostic est souvent difficile car il n’y a plus de trace de piqûre.
Comment risque-t-on de contracter la maladie de Lyme ?
Le risque de se faire mordre par une tique augmente lorsque la température se réchauffe dans les bois au printemps et se poursuit jusqu’à l’automne. Les tiques peuvent cependant être actives l’hiver, si celui-ci est doux et qu’il tombe peu de neige. Toutefois, le risque de contracter la maladie de Lyme est à son maximum durant les mois de printemps et d’été.
Les tiques ne sont pas naturellement infectées, elle se contaminent en se nourrissant du sang des animaux sauvages infectés. Les tiques responsables de la maladie de Lyme sont observées le plus souvent dans les forêts et les zones envahies par la végétation herbacées entre les bois et les espaces ouverts.
Les tiques ne se déplacent pas loin par elles-mêmes. Cependant, la propagation des populations de tiques par différents vecteurs (rongeurs, oiseaux migrateurs, animaux domestiques) fait qu’il est possible de se faire mordre en dehors des bois et des espaces naturels. Elles peuvent par exemple se coller aux oiseaux migrateurs et tomber loin de leur emplacement d’origine.
Quelles sont les personnes à risque ?
Les personnes les plus exposées sont les professionnels travaillant en forêt (forestiers, bûcherons, gardes forestiers…), et ceux qui y vont pour leurs loisirs : les campeurs, les chasseurs, les golfeurs, les pêcheurs, les ramasseurs de champignons, les randonneurs, les campeurs… et les promeneurs du dimanche.
Comment évolue une morsure de tique infectée ?
La maladie de Lyme est une infection le plus souvent chronique qui évolue sur plusieurs années ou décennies, avec des phases où l’infection est complètement latente.
L’évolution est très favorable lorsque la maladie est diagnostiquée et traitée précocement. En l’absence de traitement, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic.
Après l’infection aiguë, qui est surtout cutanée, l’infection non soignée peut passer par une phase dormante puis affecter la plupart des organes (articulations, cœur, ganglions et système nerveux), de manière aiguë et/ou chronique, avec des effets différents selon les organes et les patients (rôle non négligeable de l’immunité).
Des séquelles et rechutes sont possibles et il peut y avoir un chevauchement entre les phases. La maladie, au fil des « cycles infection-inflammation-cicatrisation », peut aboutir finalement à des cicatrices responsables de handicaps physiques et mentaux définitifs.
Quels sont les risques de la maladie de Lyme ?
On peut décrire les symptômes de la maladie de Lyme comme se produisant en 3 phases et la 3e phase est celle des séquelles de l’infection chronique et de la réaction immunitaire qui en résulte.
La première phase de la maladie de Lyme est celle de l’infection cutanée aiguë avec une éruption sur la peau appelée « érythème chronique migrant » (ECM) que constatent près de 80 % des personnes infectées. Cette éruption cutanée peut apparaître dès le 3e jour après la morsure d’une tique, mais elle peut parfois ne pas apparaître avant un mois.
La plaque rouge de la peau commence habituellement à l’emplacement de la morsure et prend souvent l’apparence d’une cible puisqu’elle s’étend tandis que le centre reste rouge et que la zone intermédiaire guérit. Parallèlement à cette plaque qui siège plutôt sur les membres inférieurs, les malades peuvent se plaindre d’une fatigue, de maux de tête, de frissons et de fièvre, de douleurs musculaires et articulaires. Il est aussi possible d’observer des ganglions lymphatiques gonflés.
Si la maladie de Lyme n’est pas traitée à ce stade, les signes peuvent néanmoins s’estomper spontanément et, pendant une période de latence clinique, l’infection va diffuser et activer le système immunitaire.
Après cette phase de latence, apparaît la deuxième phase de la maladie avec une faiblesse, une fatigue extrême, des douleurs et une raideur articulaires intenses, des maux de tête, une faiblesse musculaire, des paralysies et des engourdissements touchant surtout les jambes (« poly radiculite »), des éruptions cutanées et une irrégularité du rythme cardiaque. Non diagnostiquée et non traitée, la maladie peut néanmoins régresser avant de passer à la troisième phase.
A la troisième phase apparaissent des arthrites chroniques dites « séronégatives » (sans aucun des signes immunologiques d’une polyarthrite connue) et des signes neurologiques témoignant d’une méningo-encéphalite chronique : maux de tête, étourdissements, paralysie… Ce stade de la maladie correspond à des séquelles qui sont peut régressives et vont durer des années. Peu de décès sont néanmoins directement provoqués par la maladie de Lyme, sauf chez le fœtus pendant la grossesse.
L’importance de la maladie
Les tiques sont les vecteurs de nombreuses pathologies humaines et animales.
Elles seraient dans le monde, si l’on considère la totalité de leurs populations, les vecteurs du plus grand nombre de micro-organismes pathogènes.
De nombreux agents infectieux sont transmis par l’intermédiaire d’un vecteur, les tiques par exemple.,
Origine de la maladie
Les tiques ne sont pas des insectes mais des acariens appartenant à la classe des arachnides, c’est-à-dire que les acariens font partie de la même classe que les araignées et les scorpions.
La tique porte quatre paires de pattes griffues. Sur son corps globuleux, à la peau épaisse, il n’y a pas de tête reconnaissable, elle n’a ni œil, ni oreilles, ni nez.
Ce que l’on appelle communément la tête sont en fait les pièces buccales, elles forment un organe d’ancrage appelé le Rostre par lequel la tique s’accroche.
Il est connu plus de 870 espèces de tiques dans le monde, elles sont réparties en trois genres qui se distinguent par leur morphologie, leur comportement et leur habitat.
Les ixodidés (tiques dures) vivent dans les bois et dans la végétation dense, où elles grimpent sur les herbes et les feuilles. C’est à cette famille qu’appartiennent les espèces de tiques vectrices de maladies humaines, parmi lesquelles l’espèce Ixode ricinus.
Ixode Ricinus (ixode commun) est l’espèce de tiques la plus largement présente en Europe. C’est elle que l’on trouve généralement sur nous ou sur les animaux dans nos régions.
C’est donc elle la principale responsable de l’extension du virus de la Méningo-Encéphalite à Tiques (MET) sur ce continent.