Maladie d’Aujesky
Dr.Hubert Gaillard
Définition : maladie due à un herpès virus atteignant surtout les suidés, contagieuse, à savoir/soumise à déclaration obligatoire causant des pertes économiques importantes chez les porcs. Les sangliers sont atteints mais porteurs sains, contaminant les chiens lors des chasses qui meurent systématiquement dans les jours qui suivent la contamination.
Prévalence toutes les régions peuvent être atteintes avec une séroprévalence variable suivant la densité de sangliers dans la région et de la présence éventuelle de la maladie dans les élevages porcins. A titre d’exemple dans l’Aube où la maladie a été particulièrement suivie et étudiée, la séroprévalence est de 25%. Sur ces 25%seuls 1à2% des sangliers sont excréteurs du virus. Le risque de contamination est donc faible mais mortel !!!!
Contamination Ce sont les excrétions du sanglier qui sont contaminantes à savoir : les sécrétions nasales, la salive, les sécrétions sexuelles. Le mode de chasse est déterminant et c’est la chasse aux chiens courants qui occupe la première place car la meute suit le même animal. Si le sanglier est excréteur il va contaminer la meute entière qui va être détruite. Le risque est aléatoire et inconnu. Lorsque le sanglier tiré se débat, beaucoup de chiens vont chercher à le mordre et éventuellement se contaminer une balle d’achèvement est impérative pour protéger les chiens. Les piqueux après la mort doivent impérativement « arrêter » les chiens. C’est le meilleur moyen d’éviter la contamination, et il ne faut pas compter sur la vaccination des chiens qui est trop aléatoire.
Vaccination Le vaccin utilisé sur les chiens est AUSKIPRA BK (laboratoire HIPRA) spécifique des porcins et non des chiens mais qui dispose d’une ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation). Il s’agit d’un vaccin inactivé qui produit des anticorps chez le chien, certes mais seuls les anticorps neutralisants sont efficaces et il se trouve que ces anticorps sont peu nombreux et fugaces chez le chien. L’acquisition de l’immunité dans ce cas est individuelle et propre au chien ,indépendant de la race et les anticorps ne sont présents que pendant quelques jours à quelques mois. Les effets secondaires liés à l’injection du vaccin sont bénins. Les rappels préconisés sont tous les 6 mois en zone contaminée. On a la preuve de l’efficacité de ce vaccin car un chien vacciné et ayant contracté la maladie a survécu sans symptôme et sans séquelle. Le protocole de vaccination est le suivant :1ml s/c 2 fois à 3 semaines d’intervalle rappel tous les 6 mois en région endémique. Le flacon contient 40 doses. Il semble que l’excrétion virale augmente en Novembre Décembre au moment du rut même si la saisonnalité de la reproduction de la laie ait tendance à disparaître. Il est donc conseillé de vacciner les chiens à cette époque.
Le choix de la vaccination de la meute dépend uniquement du propriétaire qui doit savoir
- Que la vaccination a des résultats imprévisibles et aléatoires mais éventuellement efficaces mais il faut bien se rappeler que le chien vacciné peut mourir mais également survivre.
- Que l’efficacité du vaccin est liée à la présence d’anticorps neutralisants au moment de la contamination. Ce qui est inconnu
- Que la vaccination a un coût…
Symptômes chez le chien L’incubation dure de 2 à 6 jours, la mort survient dans les 48 h Pas de traitement, le chien est abattu, inquiet, agressif rappelant les signes de la rage, puis très vite d’intenses démangeaisons apparaissent au niveau de la tête, des automutilations sont possibles, paralysie du pharynx, ptyalisme par hyper sialorrhée mort dans le 48 heures.
Conduite à tenir IL est impératif de porter le chien au laboratoire vétérinaire Départemental pour recherche de maladie de d’Aujesky.La tête sera expédiée à l’institut Pasteur de Nancy qui recherchera la rage, et si résultat négatif transmettra le cerveau à Ploufragan pour recherche de maladie d’Aujesky.Le coût de l’analyse doit être à la charge de l’Etat et ne doit rien coûter au chasseur. Cette démarche est importante car elle témoigne de l’existence de la maladie chez le chien. Sinon l’administration niera en l’absence de preuve l’existence de cette maladie chez le chien contractée à la suite de la contamination par un sanglier. D’autres espèces sont également sensibles à cette maladie : Chat, bovins, petits ruminants, …
A noter :la survie du virus dans le milieu extérieur est à ce jour inconnu.
Un grand merci à Adrien LALLE FDC Aube
Renseignements utiles
Eva Faure Docteur vétérinaire FNC
Professeur Lepotier ENVA