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Munitions avec balle sans plomb

Munitions avec balle sans plomb

Depuis une vingtaine d’années, la tendance vers des projectiles non polluants, tend à s’affirmer.

Dans un premier temps, ce furent les munitions de chasse destinées au tir du petit gibier qui ont connu une mutation, plus particulièrement, pour la chasse en zone humide où l’usage du plomb est maintenant interdit.

Maintenant, c’est le grand gibier qui est concerné par ce genre de préoccupation, non pas pour une question de pollution des sols mais en raison d’une pollution de la venaison par le plomb. Cette matière se sublime au moment de l’impact et par les micro particules disséminées dans la venaison.

Certaines association écologistes se préoccupent également de cette pollution au niveau des oiseaux nécrophages, comme les vautours et autres gypaètes barbus qui consomment les carcasses d’animaux tirés à la chasse et non retrouvés.

Le risque d’une intoxication létale par le plomb sublimé et éventuellement par le projectile qui peut être avalé par les oiseaux, n’est pas nul.

En effet, les animaux blessés qui emportent les balles, sont souvent atteints aux niveau des viscères, menu de prédilection des nécrophages.

Pour la consommation humaine, il est également largement souhaitable d’éviter de consommer des chairs polluées de la sorte. Le plomb ingéré, à la différence d’un grain de plomb avalé par mégarde, n’est pas évacué rapidement par les voies naturelles et reste dans l’organisme.

Voici donc le tableau qui pousse les fabricants à proposer des projectiles alternatifs. Généralement fabriqués à base d’un alliage de cuivre, leur composition peut varier suivant les caractéristiques recherchées.

Généralement les nouvelles balles sont composées de cuivre, d’étain et de zinc.

Un grand fabricant, RWS (17), (18), (19) propose des balles en étain alimentaire, réputé non toxique.

En France, deux fabricants se sont distingués depuis bientôt deux décennies, la cartoucherie Sologne qui a développé la très fameuse balle GPA (1), (2), (3), (4) à « pétalisation » et THIFAN Industrie avec sa balle FIP  (flèche interne portée) qui ne perd théoriquement pas ses pétales (5), (6), (7).

Ces deux technologies aurait pu constituer un pôle d’excellence car les deux concepts sont remarquables, notamment en termes d’efficacité (22), (9)…. la concurrence étrangère, face à cette situation, en a profité pour introduire ses versions de balles en cuivre, non sans s’être inspirée de ce qui a été conçu en France.

A noter que depuis la saison en cours 2021/2022, une autre société française productrice de balles en cuivre, vient d’avancer un pas en direction de la distribution de munitions manufacturées, il s’agit de la société Plubeau , dans le Territoire de Belfort, qui produit les balles TPM et TPM-C (25), ces dernières étant destinées au tir de chasse.

Actuellement, seuls deux calibres sont disponibles, le 7×64 et le 9,3×62….la pénurie de douilles étant très sévère, ce nouveau venu sur le marché se trouve donc limité dans sa production.

Très rapidement, des munitions manufacturées seront également disponibles en 30.06 et en 300 Winchester magnum.

 

Il est important de noter que les masses des balles en alliage de cuivre, sont souvent nettement inférieures, par rapport à celles avec une base de plomb. Ces deux métaux ayant des densités différentes.

Les balles en « cuivre », plus légères pour un volume équivalent à celui d’une balle à base « plomb », sont généralement animées de vitesses très élevées.

Ceci engendre souvent une méfiance de la part des chasseurs :  – ils ont dans la tête qu’il faut tirer des balles lourdes or on leur propose des balles légères.

Il faut avoir à l’esprit qu’une balle « cuivre » conservant la quasi totalité de sa masse, disons 90%, une balle de 150 grains – 9,72 g/150 grains, verra sa masse réduite à 8,75 g, après impact, engendrant un transfert d’énergie encore plus important, qu’une balle « plomb » de 11,6 g – 180 grains ayant perdu 40% voire jusqu’à 60% de sa masse initiale entre l’impact et son éventuelle sortie du corps de l’animal (20), (21).

De ce côté, il y a beaucoup à dire et les interprétations sont nombreuses et controversées.

En 20 ans d’expérience, j’ai pu mesurer l’efficacité des balles en cuivre à haute vitesse, sur tous les types de gibiers, du chevreuil aux grands cervidés, en passant par les sangliers de toutes tailles.

Chaque année, différents manufacturiers prennent le train en marche et proposent des chargements avec balles sans plomb.

Ce ne sont donc plus des balbutiements, dans la promotion des balles non polluantes mais une évolution massive dans cette direction.

J’ai le souvenir d’avoir évoqué cette mutation, il y a quelques années, avec pour toute réponse des sourires bien sympathiques, laissant entendre que les balles « cuivre » c’était pas pour demain…

Et pourtant !!!!

Jean-Claude Tolphin

Expérience munitions alternatives dans le Parc National des Cévennes