Préparation
des trophées
Les
soins à apporter aux trophées
doivent commencer dès que l'animal
a été abattu en évitant,
en particulier, les chocs et les frottements
pendant le transport.
Sous réserve de disposer d'un matériel
sommaire et d'un peu de temps, tout chasseur
peut préparer de façon parfaite
un trophée de grand gibier. Les
conseils que l'on trouvera ci-après
ne concernent pas les travaux de taxidermie
relevant des connaissances d'un spécialiste,
mais s'appliquent à la préparation
des trophées présentés
" en massacre ", c'est-à-dire
avec le crâne entier ou scié,
nu et blanchi. Il faut préciser
que cette présentation classique
est la seule généralement
admise dans toutes les expositions internationales,
en ce qui concerne les cervidés.
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Préparation
des crânes des cervidés :
Le
travail doit commencer le plus tôt
possible après la mort de l'animal
afin d'éviter tout début
de putréfactIon. La tête
ayant été détachée
du corps, on dépouille le crâne
de sa peau et du maximum de chairs adhérentes,
à l'aide d'un couteau bien aiguisé.
Séparer la mâchoire inférieure,
ôter la langue et les yeux, bien
vider la cavité cervicale de son
contenu, au besoin en agrandissant d'un
léger trait de scie le trou de
sortie de la moelle épinière.
À
ce stade de la préparation, on
peut très bien procéder
au sciage du crâne, mais les temps
de cuisson devront être réduits.
Le
crâne et la mâchoire inférieure
étant décharnés du
mieux possible, on les immerge dans un
récipient rempli d'eau froide pendant
un ou deux jours, en renouvelant l'eau
plusieurs fois. Cette opération,
qui a pour but de purger tous les vaisseaux
sanguins et de ramollir les chairs, ne
doit pas être négligée,
car elle facilite considérablement
la suite des travaux.
On
fait alors bouillir le crâne et
la mâchoire inférieure dans
un récipient de taille adéquate
(lessiveuse) rempli d'eau pure, en prenant
soin que le liquide recouvre toujours
le crâne, ce qui oblige à
rajouter un peu d'eau en cours d'ébullition,
pour compenser l'évaporation. Cette
première cuisson durera environ
15 à 20 minutes pour un brocard,
30 à 40 minutes pour un cerf.
Sortir
le crâne et la mâchoire et
les dépouiller du maximum de chairs
et de cartilages avec un couteau pointu,
une pince, un fil de fer recourbé
en crochet. Bien rincer et nettoyer le
récipient de cuisson et y remettre
crâne et mâchoire dans de
l'eau propre, additionnée cette
fois de 300 grammes de cristaux de soude
pour 6 litres d'eau. Refaire bouillir
pendant quelques minutes. En général,
cette seconde ébullition est suffisante
pour que tous les débris carnés
et cartilagineux se détachent facilement
à la pointe du couteau.
Il
convient de ne pas prolonger exagérément
les cuissons, sous peine de fragiliser
les os du crâne. En général,
le crâne d'un animal âgé
devra subir une ébullition plus
longue.
Quand
on désire conserver la mâchoire
supérieure en totalité,
il est prudent d'entourer les os intermaxillaires
avec un petit fil de fer bien serré,
afin d'éviter qu'ils se détachent
et se perdent.
Après
avoir vérifié qu'il ne reste
plus aucune particule carnée, surtout
dans la cavité cervicale, dans
les fosses nasales et sous les meules,
le crâne est rincé au jet
d'eau, bien brossé avec un détersif
moussant ordinaire, rincé à
nouveau et mis à sécher
à l'air pendant 24 heures.
Pour
un blanchissement parfait, on enveloppe
alors le crâne dans des chiffons
blancs très propres ou mieux encore
dans de l'ouate hydrophile. Bien imbiber
le tout avec de l'eau oxygénée.
Attention, car ce produit est caustique
et ne doit se manipuler qu'avec des gants
de caoutchouc et une protection des yeux
et des habits.
Laisser
agir l'eau oxygénée pendant
une demi-journée. L'eau oxygénée
ne doit jamais entrer en contact avec
le trophée proprement dit, sous
peine de décolorer la partie touchée.
Déballer
le crâne avec des gants et l'exposer
en plein soleil, pour obtenir un blanchissement
parfait et durable.
Note
importante: La mâchoire
inférieure des cervidés,
qui aura été préparée
de la même façon que le crâne,
ne doit pas être soumise au blanchissement
à l'eau oxygénée,
qui détériorerait la coloration
des molaires.
Il
est très important que les chasseurs
conservent au moins l'une des moitiés
de la mâchoire inférieure,
en y inscrivant la référence
de la tête à laquelle elle
se rapportait.
En
effet, cette pièce d'histoire naturelle
est indispensable pour déterminer
avec précision l'âge de l'animal.
On
peut classer les mâchoires inférieures
dans une boîte ou bien placer chacune
d'entre elles dans un logement évidé
à l'arrière de l'écusson
de présentation du trophée
correspondant.
Autre méthode
de préparation :
Nous
reproduisons ci-après une méthode
de préparation des trophées,
utilisée par le laboratoire du
Muséum. Tout matériel à
préparer doit être, au préalable,
décharné sommairement, c'est-à-dire
que les grosses masses musculaires doivent
disparaître. Cependant un décharnage
trop poussé est dangereux; les
ligaments résistent et l'on risque
de briser certaines apophyses fragiles,
mais intéressantes à conserver.
La pièce est mise ensuite à
" dessaigner " dans un récipient
plein d'eau, durant 24 heures environ,
opération indispensable pour une
bonne préparation. Lorsque le sang
s'est suffisamment déposé,
on plonge alors le crâne dans de
l'eau portée à ébullition
(il ne faut pas que les os bouillent)
et on ajoute, en même temps, du
perborate de soude dans la proportion
de 60 à 70 g par litre d'eau en
ce qui concerne les petites pièces,
70 à 100 g pour les pièces
plus importantes; toutefois un excédent
de perborate n'est aucunement préjudiciable.
On couvre immédiatement le récipient
et on laisse refroidir. Après l'action
du perborate de soude, toutes les parties
charnues et les ligaments s'enlèvent
facilement à la pince. La matière
cérébrale est extraite à
l'aide d'un" cure-crâne"
ou d'un instrument de fortune. Enfin la
pièce est plongée dans une
solution d'eau de javel du commerce (1
partie d'eau de javel, 1 partie d'eau)
qui achève son nettoyage dans le
moindre interstice, tout en la blanchissant.
Il est nécessaire de surveiller
la durée de l'opération,
de 5 à 15 minutes suivant l'état
de la grosseur de la pièce, et
de rincer à l'eau claire. Le séchage
se fait au soleil si possible.
Note: Pour la préparation
d'un trophée, les bois ou les cornes
ne doivent pas tremper dans la mixture,
mais il n'y a pas décoloration
des meules lors de la réaction
d'effervescence qui suit l'introduction
du perborate de soude, même si la
mousse qui se forme en abondance atteint
celles-ci.
On peut se procurer le produit
chez PROLABO, 12, rue Pelée, 75011
Paris. Tél. : 01.43.55.44.88. -
Référence: Sodium Perborate
code 27 987 364.
Présentation des
trophées:
La
présentation classique des
meilleurs trophées de récolte
consiste à conserver intact
le crâne blanchi, avec la
mâchoire supérieure
entière (schéma 1).
Si
l'on désire réduire
l'importance du crâne et faire
une présentation sur écusson,
le sciage peut être effectué,
soit en ne supprimant que la table
dentaire (schéma 2),

Schéma 2
soit
en éliminant toute la mâchoire
supérieure (schéma
et diagramme de coupe 3). Dans ce
dernier cas, on obtient alors la
présentation dite "
crâne court ".
Toutes
proportions gardées, les
trophées de chevreuil peuvent
être traités comme
les trophées de cerf. Effectuée
avec une scie égoïne
à denture fine, la coupe
doit être précédée
d'un repérage soigneux de
son tracé, afin d'obtenir
un résultat bien symétrique.
(il existe dans le commerce des
dispositifs spéciaux qui
permettent une coupe parfaite des
crânes)
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Schéma 1

Schéma 3
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Extraction des défenses
de sanglier:
Quand
on désire préparer un crâne
de sanglier entier, on peut procéder
de la même manière que pour
les cervidés.
Si
l'on ne veut extraire que les défenses
et les grès, on commence par dépouiller
la tête de sa peau jusqu'à
la commissure des lèvres. . On
marque sur la mâchoire inférieure
l'endroit supposé de la base des
défenses, en sachant que leur por-
tion apparente ne représente que
le tiers de la longueur totale. La mâchoire
inférieure est alors coupée
à 3 centimètres en arrière
de cette marque (marge de précaution).
Compte tenu de l'épaisseur et de
la dureté des os de sanglier, on
peut effectuer cette coupe avec une scie
à métaux ou même avec
une hache sur le dos de laquelle on frappe
avec un fort marteau. La partie de la
mâchoire supérieure contenant
les grès sera séparée
de la même façon, mais la
coupe sera un peu moins largement calculée
(voir schéma ci-dessous).

Les
deux fractions de mâchoires sont
mises à bouillir dans un grand
récipient rempli d'eau pure, pendant
30 minutes environ. Il n'y a pas intérêt
à prolonger cette ébullition,
qui risquerait d'endommager la qualité
des défenses.
L'extraction
se fait à chaud, en se protégeant
la main avec un chiffon et en imprimant
des mouvements de va et vient à
la dent jusqu'à ce qu'elle sorte
de son alvéole. Les défenses
des ragots, de forme conique, sortent
parfois plus facilement par l'arrière,
alors que celles des grands sangliers
sortent par l'avant. L'opération
n'est pas toujours facile et nécessite
de la patience, mais en aucun cas il ne
faut tenter de briser l'alvéole
osseuse qui enserre les défenses.
L'extraction des grès est en général
bien plus commode.
Une
fois sortis, défenses et grès
sont vidés de la pulpe qui remplit
leur cavité interne, brossés
et nettoyés complètement
à l' eau savonneuse chaude en prenant
soin de ne pas gratter la zone colorée
qui participe à la l beauté
du trophée. Puis on les laisse
sécher pendant quelques jours dans
un local frais. Pour éviter qu’ils
ne se fendent, il faut alors les remplir
jusqu'au bord de résine synthétique
adhésive (genre Araldite) ou de
cire de bougie blanche.
Le
montage sur plaque ou écusson doit
si possible éviter l'emploi de
vis, qui font souvent éclater les
trophées de sanglier. On peut utiliser
de fins bracelets métalliques ou
un montage avec une colle spéciale.
La
cotation des trophées de sanglier
doit s'effectuer avant tout montage fixe,
afin de pouvoir mesurer commodément
défenses et grès. Restant
toujours sensibles aux différences
de température, les trophées
de sanglier ne doivent jamais être
placés à proximité
d'une source de chaleur.
Quand
on veut faire monter une tête entière,
la peau doit être enlevée
jusqu'en arrière des épaules.
Il est recommandé de demander au
taxidermiste d'extraire les défenses
et les grès, qui pourront être
présentés à part
et éventuellement homologués
par la suite. Dans la tête montée,
défenses et grès peuvent
être remplacés par des moulages
de dimensions équivalentes.
Crânes de mouflon,
chamois et isard
Les
crânes de mouflon, chamois et isard
peuvent être préparés
comme ceux des cervidés. Les cornes
de chamois et d'isard se séparant
assez facilement de leurs chevilles osseuses,
il est recommandé, avant d'entreprendre
la préparation du trophée,
de mesurer et de noter la distance entre
les pointes des crochets, afin de pouvoir
replacer ultérieurement les étuis
dans leur position d'origine exacte.
Entretien des trophées:
Les
bois et les cornes doivent conserver leur
apparence naturelle. L'application de
tout colorant ou vernis est donc absolument
proscrite. L'entretien sera limité
à un dépoussiérage,
qui s'effectue avec un chiffon 1 humecté
d'eau. Les perlures ou pierrures des cervidés
sont facilement nettoyées avec
un pinceau-brosse souple imbibé
d'un liquide anti-poussière du
commerce ou de térébenthine.
Pour éviter
que les défenses de sanglier ne
se fissurent, on peut les enduire de temps
en temps d'une fine couche d'huile de
vaseline.
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