L'echinococcose
alvéolaire
Une maladie parasitaire grave transmise
notamment par le renard.
La
maladie.
L'échinococcose alvéolaire
humaine est une maladie rare mais qui
peut être grave. Elle peut engager
le pronostic vital. Cette maladie nécessite
la plupart du temps un traitement à
vie ainsi qu'un suivi médical régulier
qui sont autant de contraintes pour le
patient.
Elle est provoquée
par le développement, chez l'homme,
de la larve du ténia échinocoque
(Echinococcus multilocularis), parasite
à l'état adulte des carnivores
(les renards, en particuliers). Cette
larve se développe habituellement
dans le foie qu'elle détruit, en
plusieurs années. En absence de
diagnostic, l'évolution de la maladie
est comparable à celle d'un cancer
: les organes voisins du foie sont progressivement
infiltrés, et des métastases
parasitaires peuvent emboliser le système
vasculaire et se développer à
distance au niveau des poumons, du système
nerveux central, des muscles, des os,
etc.
Il
n'existe pas de symptômes précoces
typiques permettant de suspecter l'infection.
Au cours de l'évolution, des symptômes
non spécifiques (fatigue, douleurs
abdominales, ictère) peuvent apparaître.
De fait, le diagnostic est souvent posé
tardivement quand la lésion parasitaire
atteint une taille déjà
conséquente.
Une quinzaine de cas sont
recensés chaque année en
France. Ces cas sont en augmentation essentiellement
semble-t-il du fait d'un meilleur diagnostic.
Mode
de transmission
Le parasite adulte vit dans l'intestin
de carnivores (renards, chiens, chats).
Les adultes ne vivent que quelques mois,
mais sur cette courte période,
ils produisent des milliers d'ufs.
Ces ufs sont rejetés dans
le milieu extérieur avec les excréments
des carnivores.
Des petits rongeurs (souris, mulots, campagnols),
hôtes intermédiaires du parasite,
s'infestent en ingérant des végétaux
souillés par ces ufs. Les
ufs éclosent dans l'intestin
des rongeurs ; ils libèrent les
larves qui migrent vers le foie où
elles maturent jusqu'au stade "protoscolex",
capables de reproduire le ver adulte chez
le carnivore. Les carnivores s'infectent
en mangeant des rongeurs infestés.
Les protoscolex libérés
dans leur intestin, deviennent des adultes,
et le cycle parasitaire recommence.
L'homme s'infecte accidentellement
en ingérant les ufs de ce
parasite; dans le cycle, il prend la place
du rongeur (mais bien sûr, pour
le parasite, c'est une impasse!) Le mode
précis de transmission n'est pas
connu et son étude sur l'homme
est impossible. Les ufs peuvent
survivre et rester infestants longtemps
dans un milieu extérieur humide
et froid (ils survivent à des températures
atteignant - 18°C, celles des congélateurs
familiaux
). Par contre, ils sont
détruits par des températures
supérieures à 60 °C.
Les aliments cuits sont donc propres à
la consommation. (source www.eurechinoreg.org/).
Les
constats.
Les premières analyses menées
à l'aide du test ELISA sur des
échantillons de crottes de renards
montrent que dans certains départements,
30 à 40% des renards sont infestés
par ce ver parasite.
Les
recommandations
Ne pas manipuler un renard mort ou vivant
sans gants.
Ce parasite étant transmissible
aux carnivores domestiques, vermifuger
régulièrement les chiens
et chats.
Ne pas ingérer les fruits sauvages
et les plantes comestibles situés
en dessous d'un mètre du sol, même
après congélation. Seule
la cuisson permet la destruction systématique
des ufs.
Clôturer si possible les jardins
potagers.
Le
futur
En l'absence de produits de déparasitage
pour la faune sauvage (renards), il serait
raisonnable de mieux maitriser les populations
de renards en autorisant son tir en été
dans le cadre du tir sélectif du
grand gibier et en encourageant le piégeage
et les interventions de la louveterie
sur les zones non chassées. A l'inverse,
il serait évidemment regrettable
de ne pas anticiper à temps pour
se lancer ensuite dans une campagne de
destruction à outrance du renard.
Télécharger la note de l'ONCFS
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