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Apparition du virus de la Maladie Hémorragique Epizootique en France et risques chez les cervidés

Le laboratoire national de référence de santé animale de Maisons-Alfort (ANSES) a confirmé le 18 septembre 2023 la présence du virus de la Maladie Hémorragique Epizootique sur des bovins dans trois élevages situés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

Cette maladie virale transmise par des arthropodes hématophages, les culicoïdes, atteint les ruminants domestiques et sauvages. Elle constitue une menace sérieuse pour le cheptel bovin européen. Dans le compartiment sauvage, elle est surtout décrite en Amérique du Nord où un taux de mortalité de 90 % est observé chez le cerf de Virginie. A titre d’exemple, 2 000 individus sont morts en 2022 dans le New Jersey. Cette maladie n’est pas transmissible à l’homme.

Le virus a émergé en Tunisie en 2021. Il est ensuite apparu au sud de l’Europe en raison du réchauffement climatique et de courants aériens favorables. Mi-septembre 2023, 194 cas ont été confirmés en Espagne, en Italie (Sardaigne et Sicile) et au Portugal. La grande majorité des cas est représentée par des bovins en Espagne. Plusieurs cas ont aussi été rapportés dans des élevages de cervidés dans ce pays. Les deux cas mis en évidence dans le compartiment sauvage sont des cerfs élaphe en Espagne et en Sardaigne.

Les informations actuellement disponibles concernent surtout le cerf de Virginie. Il reste à savoir si le virus se transmettra entre les espèces européennes de cervidés et les bovins et par l’intermédiaire des espèces locales de culicoïdes. L’expérience de la fièvre catarrhale ovine, aussi transmise par des culicoïdes, a montré que les populations d’ongulés sauvages ne jouaient pas de rôle majeur dans la transmission du virus aux ruminants domestiques.

Sur notre territoire, la surveillance de cette maladie dans le compartiment sauvage est effectuée depuis 2011 par le réseau SAGIR de façon systématique lors de l’observation de mortalités groupées de cervidés ; aucun cas n’a été détecté à ce jour.

Conduite à tenir pour la faune sauvage

Les impacts réels sur les populations de cerf élaphe et de chevreuil sont pour l’instant inconnus puisque les principales études portent sur le cerf de Virginie. Il est fortement recommandé de signaler toute mortalité de cervidé au réseau SAGIR en particulier dans le sud-ouest du pays. Grâce à leur présence sur le terrain et aux remontées de leurs observations, les chasseurs sont des sentinelles de la nature.

Le réseau SAGIR s’appuie sur le volontariat et la motivation des observateurs de terrain. Il est administré et animé par l’OFB en coordination avec deux interlocuteurs techniques spécialisés dans chaque département : un membre de la Fédération départementale des chasseurs concernée et un représentant de l’OFB.

 

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